Tragédie grecque !

Les marchés ont subitement découvert, vendredi dernier, qu’il ne suffisait pas d’un accord sur le dossier grec pour… qu’il soit applicable ! Or, à l’évidence, il ne l’est pas, ou ne le sera pas, ou sera remis en question, ou s’effondrera de lui-même.

Un pays en faillite est un cas insoluble. Il ne fallait pas se retrouver dans une situation pareille, voilà tout. Cette vérité d’évidence, dés que l’on fait un peu d’économie sans oeillères idéologiques, n’a cependant toujours pas pénétré les grands esprits qui gouvernent aux destinées de l’Europe ou du FMI : ils pensent qu’ils peuvent encore rajouter des cartes au château si branlant de leurs certitudes totalement décalées des réalités les plus élémentaires.

C’est en fait toute la construction bureaucratique de l’Europe qui se retrouve une nouvelle fois remise en question. Ce n’est pas la première, d’ailleurs… Mais les échecs des années 1990 ou 1970, pour ne parler que de celles-là, toujours dans la foulée d’une opposition Jupiter-Saturne comme aujourd’hui (cela vaut la peine de le souligner une fois de plus…), n’ont toujours pas servis de leçons. Les mêmes erreurs sont répétées inlassablement…

Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur les solutions proposées par le FMI et la troïka européenne pour « sauver » à nouveau la Grèce… Encore un plan de purs bureaucrates ! Une fois de plus, il n’est question que de faire souffrir encore plus les actifs et retraités du secteur privé… pour sauvegarder le monstre étatique grec et sa si nombreuse clientèle. Où est la réduction du train de vie de l’Etat obèse ? Nulle part… Tout juste consent-on à supprimer 30.000 postes de fonctionnaires sur les 1,5 million au sens le plus strict (mais déjà plus d’un actif sur trois), les mêmes 30.000 postes dont on discute d’ailleurs depuis 2 ans…

Mais qui propose ce plan de « sauvetage » ? Des fonctionnaires européens et du FMI… La solidarité de caste entre agents publics est si forte que, même confrontés au pire, l’intérêt général n’a jamais effleuré la surface depuis la faillite de la Grèce il y a deux ans. On protège donc encore et toujours la pléthore d’agents de l’Etat et on prétende faire toujours payer aux mêmes, c’est à dire les classes moyennes du secteur privé, la totalité de l’addition. Celle-ci ne sera d’ailleurs pas honorée, c’est mission impossible, la ruine du pays a atteint un degré de non retour…

On comprend que, ce vendredi, les marchés d’actions aient peu apprécié cette nouvelle tragédie grecque, la division des partis, de prochaines élections générales au printemps prochain et la poursuite de grèves et manifestations à répétition. Une dictature finira pas être la seule et triste issue… On ne s’étonnera en tout cas pas que cela ait d’ailleurs correspondu ce vendredi avec un choc de Mercure à Pluton (Pluton = la crise de la dette), en attendant lundi prochain que le Soleil s’en prenne au même Pluton…  Les marchés n’ont pas fini de se faire du souci.

Jean-François Richard

http://www.bourseanticipations.com

 

Graphique du demi-carré Soleil-Pluton le Lundi matin 13 février 2012

Les commentaires sont fermés.