Pluton contre Neptune

On le voit bien, plus rien ne va plus… La banque centrale américaine, la Fed, indique qu’elle va prochainement cesser de faire fonctionner sa planche à billets alors que l’économie américaine demeure en petite forme. Or, la Fed attendait jusqu’ici son rétablissement complet et promettait une monétisation à l’infini. Qui peut comprendre ? En tout cas, les marchés de taux se défient de plus en plus de cette poudre de Perlimpinpin et le recul des cours atteint déjà -40% aux Etats-Unis sur les échéances de référence à dix ans depuis environ un an : un vrai krach obligataire dont on ne parle pas…

C’est bien sûr la marque de Pluton, rendu bien maléfique de par le carré que lui envoie Uranus de façon insistante depuis près de deux ans et pour encore deux années supplémentaires. Or, en 1987, lors d’une configuration moins puissante mais similaire, les taux d’intérêts s’étaient envolés au point de provoquer le krach boursier et de menacer d’une profonde récession. Les taux commencent donc à monter aux Etats-Unis (de 1,40% au plus bas à 10 ans jusqu’à 2,40% ces derniers jours sur les Notes à 10 ans) et, par contagion évidemment, l’Europe suit également le mouvement. Problème de taux également en Chine ou le taux interbancaire a carrément atteint un pic de 25% il y a quelques jours : certes, il faut dégonfler la bulle immobilière provoquée par le crédit bancaire mais on mesure la dangerosité de l’exercice qui intervient trop tardivement…

En France, les taux paraissent encore sages, autour de 2,15% à 10 ans mais après un plancher sous les 1,70% il y a seulement quelques mois. Voilà de quoi donner des cheveux blancs supplémentaires à François Hollande car le service de la dette française est déjà le premier poste budgétaire. Or, si les taux montaient à seulement 4%, cela représenterait à terme un doublement des intérêts de la dette. Insoutenable évidemment…

Pluton est ainsi en train d’entrer dans le vif du sujet, son conflit avec Uranus ne pouvant que relancer la crise de la dette comme accentuer les pressions sur la croissance mondiale, et bien sûr entraîner l’occident dans une nouvelle récession. La hausse actuelle des taux d’intérêts n’est qu’un prémisse de cette situation et ils n’ont pas fini de progresser : songeons seulement que le 10 ans américain était autour de 8,50% en 1987 avant le krach. Il y a encore une belle marge de progression, alors que l’endettement est un poison infiniment plus puissant et profond aujourd’hui que celui de la fin des années Reagan.

On voit aussi les conséquences de ce duel Uranus-Pluton au plan social, comme en témoignent les dernières contestations en Turquie et au Brésil, sans même parler de la « manif pour tous » en France et d’autres démonstrations populaires dans le monde : il s’agit de révoltes typiquement plutoniennes contre l’autocratie, les dépenses inconsidérées et la spoliation des classes moyennes par les Etats au moyen de l’hyper-fiscalité. Elles non plus ne sont pas terminées, la France pouvant en donner un bel exemple à la rentrée prochaine pour des raisons spécifiques.

Cela continue par ailleurs à pousser les mouvements populistes en avant, à l’image du Front National en France, désormais crédité des meilleures intentions de vote pour les prochaines européennes et ayant réalisé un nouveau coup d’éclat lors des dernières législatives partielles. C’est aussi à l’image de la dernière votation suisse, qui implique une limitation et un meilleur contrôle d’une immigration sociale de plus en plus couteuse et sources de tensions sociales.

Ce conflit Uranus-Pluton aggrave aussi le discrédit des partis traditionnels, piliers habituels des démocraties, en mettant au grand jour des scandales de corruption toujours plus nombreux. La France est une caricature à cet égard, la gauche socialiste comme la droite gaulliste étant chaque jour un peu plus éclaboussées. Mais relevons aussi l’arrestation spectaculaire du nouveau Maire de Montréal au Canada, Michael Applebaum ces derniers jours, qui suit de près celle de son prédécesseur il y a quelques mois ! A l’origine, l’instauration d’une véritable mafia entre les politiques et des entreprises du BTP montées de toutes pièces par la mafia sicilienne. Rien que cela…

On voit en tout cas la puissance corruptrice des conflits entre Uranus et Pluton car, jamais depuis 50 ans, autant de scandale politico-financiers de grande ampleur n’ont été révélés aux quatre coins de la planète en si peu de temps. Pluton le corrupteur n’a pas fini d’envoyer en prison des responsables de premier plan, qu’il s’agisse d’ailleurs de politiques, de financiers ou de chefs d’entreprise. On n’a pas tout vu sur ce plan non plus…

Neptune se voit ainsi supplanté par Pluton. Grâce à Uranus et secondairement par Saturne, il avait pourtant lancé la monétisation des dettes et fait sérieusement reculer le danger apparent de la faillite d’Etats, notamment en Europe. Neptune a sans doute encore quelques beaux restes, ne serait-ce que dans l’immédiat par le biais de sa belle relation à Saturne. Mais cela ne ressemble déjà plus qu’à la dernière fusée d’un feu d’artifice qui fait déjà ou presque partie du passé.

Pluton va progressivement s’imposer face à Neptune et c’est déjà le cas si l’on prend en compte la seule évolution des indices boursiers hier  : -3,66% sur le CAC 40 par exemple, autant que sur le S&P 500 américain en deux petites séances… C’est plus qu’un symbole, c’est un vrai coup de semonce sur ce qui est en train de se produire. Seul François Hollande peut encore voir, de son nuage rose, des signes de redémarrage de la croissance. Un aveuglement typiquement socialiste car non moins typiquement neptunien. Mais l’influence positive de Neptune, c’est fini. Ou presque fini…

Le 21 juin 2013

http://www.bourseanticipations.com

Evolution du carré Uranus-Pluton au 21 juin 2013

carte_du_ciel_astroquick-9

Les commentaires sont fermés.